- A toutes les femmes
battues -
Pour que ce mal cesse.
Le mal n'est pas seulement physique, il peut être moral et psychologique.
Ce poème n'est pas mon histoire
mais il est en souvenir de toutes celles que j'ai croisé sans savoir,
à celles qui sont parties, à celles qui sont à jamais meurtries,
et à toutes celles qui refusent cette violence et qui disent NON !
Je n’ai plus peur de tes colères,
Tes cris, tes coups, j’nen ai que faire,
Vocifère encore, vocifère,
Tout ce que tu dis m’indiffère.
Tu veux toujours avoir raison,
Tes points de vue, tes opinions,
Sont erronés et dépassés,
Ton pauvre esprit est limité.
Tes sarcasmes et tes leçons,
Tes incessantes provocations,
Tes sombres manipulations,
M’ont presque fait perdre la raison.
Mais je me suis relevée,
Tu n’es pas parvenu à briser,
Mon âme, ma personnalité,
Je suis debout, je suis sauvée.
Je n’ai jamais vraiment compris,
Toute cette haine, tout ce mépris,
Que s’est-il donc passé,
Qu’a-t-il pu t’arriver,
Pourquoi, à ce point, me détester ?
Au fil des ans, tu as changé,
Pourtant, quand on s’est rencontré,
Tu étais doux, tu étais tendre,
Parfait époux et parfait gendre.
Blessures physiques, souffrances morales,
C’était banal, c’était normal,
Il est bien loin l’homme idéal,
Qui m’a séduite un soir de bal.
Tu travailles beaucoup, tu es stressé,
Tu es nerveux et fatigué,
Tes soucis et tes ennuis,
Je fais ce que je peux pour t’épauler.
Tu m’as fait mal, tu m’as blessée,
Mais ce n’est rien, j’ai oublié,
Je m’en suis sortie, j’ai réussi,
A ne pas y perdre ma vie.
Maintenant, j’en ai assez,
De ta prétendue supériorité,
Tu es le meilleur, tu es le plus fort,
Arrête un peu de jouer les cadors !
Je reprends enfin ma liberté,
Je vais vivre et respirer,
Toutes ces années, tu m’as brimée,
Maltraitée et humiliée,
Maintenant, tout ça, c’est terminé.
Tes nombreux coups m’ont abîmée,
Pas de maternité, pas de bébé,
Ces mots terribles, je les entends,
Ils résonnent encore dans mes tympans,
Tu m’as privé d’être maman.
C’est pas facile de tout laisser,
Il m’a fallu beaucoup de courage,
Mais je suis désormais soulagée,
Ainsi débute mon voyage.
Tu peux crier, tu peux pleurer,
Ton chagrin n’est pas sincère,
Tu te sens abandonné, désespéré,
A toi de connaître l’enfer.
Cette solitude, cet isolement,
Je l’ai vécu pendant longtemps,
Tout le monde était d’accord,
De te voir jouer les stentors.
Tu ne t’es jamais intéressé,
A mes pensées, à mes idées,
Tu ne m’as jamais écoutée,
Tu appelles ça AIMER ?
Au fil du temps, je t’ai perdu,
Peu à peu monstre, t’es devenu ;
Personne n’en a jamais rien su,
Ni rien vu, ni aperçu ;
J’étais une femme battue,
Je ne le serai jamais plus.
Je ne veux plus rien entendre,
Je ne veux plus rien comprendre,
Ma survie, c’est de partir,
Avant de crever, avant de mourir.
Je n’ai rien à me reprocher,
Je t’ai aimé, je t’ai choyé,
Pour toi, j’ai tout abandonné,
Pour privilégier notre foyer.
Ma vie commence enfin,
Je suis sur le bon chemin,
J’ai réussi à te quitter,
Premier pas pour exister.
Cacahouète
© Copyright