Si vous saviez qui j’ai croisé,
Hier soir au supermarché,
Ma vieille amie Sidonie,
Qu’j’avais pas vu depuis l’lycée.
Elle a changé, elle a vieilli,
Elle est devenue même pas jolie,
Elle qui était adulée,
Par tous les garçons du quartier,
Elle qui faisait frissonner,
Tous les caleçons à la récré.
On s’est parlé, on s’est promis,
De se revoir, de s’inviter,
Dans nos maisons pour comparer,
Les belles réussites de nos vies.
T’as un mari ?
Ben, moi aussi,
Des héritiers ?
Not yet, c’est planifié.
T’as un job bien rémunéré ?
Oui, j’me fais tout plein de deniers.
On s’est promis, on s’est juré,
De se revoir, de s’programmer,
Un jour prochain un déjeuner,
Et pas d’attendre d’être des mémés.
On s’est bien entendu échangé,
Nos numéros pour s ‘appeler,
Pas s’perdre de vue et oublier,
Toutes nos promesses faites au lycée.
Elle est r’partie dans son Audi,
Dernier modèle, dernier cri,
Et moi, j’suis remontée, quelle pitié,
Dans ma deux chevaux toute amochée.
En toute franchise, je vous le dis,
J’laime pas tellement Sidonie,
Je lui préfère Eugénie,
Qu’était beaucoup moins jolie,
Qui m’piquait pas mes fiancées,
Au bal populaire le samedi,
Qui savait pas très bien danser,
Qu’était timide et renfermée.
La morale de ce pamphlet,
C’est qu’être amie pour la vie,
Sans jalousies, rivalités,
Ca s’voit qu’dans les séries télé.
Cacahouète
© Copyright